Un spectacle tragique ?
12 février 2016Trois cirques se produisent actuellement à Rennes : ce sont trois cirques dont les spectacles incluent la participation d’animaux. Pourtant, l’utilisation des animaux pour le spectacle fait aujourd’hui polémique, si bien que de nombreux pays ont tout bonnement interdit la détention d’animaux dans les cirques1. En France, ce sont certaines communes qui ont repris ces interdictions2. Quelles questions soulèvent aujourd’hui les spectacles incluant des animaux ? Devraient-ils être interdits ?
La place accordée aux animaux
C’est un vrai problème de société qui se matérialise dans la question des cirques, comme dans bon nombre d’autres lieux de lutte pour les droits des animaux.
Les cirques qui détiennent des animaux posent plusieurs problèmes éthiques : la détention d’animaux sauvages dans les conditions qui sont celles des cirques itinérants (espace réduit, environnement bruyant, familles séparées…) ; le dressage et la soumission dans le but de produire des spectacles publics ; l’exploitation des animaux dans le but d’obtenir de l’argent.
Nous savons que les animaux sont des êtres sensibles et sentients qui, comme nous, connaissent la joie, la douleur, et souffrent des mauvaises conditions de vie dans lesquelles ils peuvent être placés. Il nous est évident qu’ils préfèreraient la liberté à la soumission des spectacles de cirques ; des espaces sauvages plutôt que l’espace réduit d’une cage. Les signes d’agacement lors des spectacles et les stéréotypies que l’on peut voir derrière la scène devraient nous rappeler à quel point ces animaux sont malheureux.
Deux heures d’amusement valent-elles réellement toute une vie de souffrance ?
Les enfants…
Si les cirques s’installent en ville durant les vacances scolaires, c’est que les premiers publics visés sont les enfants. Les adultes y vont « pour les enfants », et le sens commun voudrait que ce soit un « moment magique », un « spectacle inoubliable »…
Qu’apprenons-nous aux enfants quand nous les emmenons voir les spectacles d’animaux ? Que les animaux sont des marchandises dont on peut disposer à notre guise, que nous pouvons les exploiter, et que nous pouvons les soumettre par la seule force. N’est-ce pas plutôt un moment tragique ? Des animaux sauvages, déguisés, forcés à exécuter des tours ridicules dans une musique tonitruante. Ne devrions-nous pas plutôt apprendre aux enfants le respect de tous les individus, quelle que soit leur espèce, leur apprendre à ne pas rire de la souffrance des autres… ?
Ce que dit la loi
En France, la détention d’animaux dans les cirques est soumise à législation 3. Malheureusement, cette réglementation concerne avant tout les risques sanitaires liés à la détention des animaux, et ne prend pas réellement en compte les animaux en tant qu’individus à part entière.
Pourtant, il existe un article de loi –le fameux article L214-1 du Code Rural- qui stipule que « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. ». Si cet article était respecté, il ne serait plus possible de détenir des animaux dans les cirques.
En février 2015, la France a enfin reconnu aux animaux la qualité d’ « êtres vivants doués de sensibilité »4. Dans la pratique, nous sommes encore bien loin de considérer réellement les animaux comme des individus.
Ce que nous pouvons faire
Nous pouvons refuser ces spectacles et en parler autour de nous. Nous pouvons éduquer les enfants au respect des animaux.
Nous pouvons demander à notre ville de ne plus soutenir les cirques qui exploitent les animaux, et de favoriser les cirques dont les spectacles n’incluent pas d’animaux.
Plein d’informations sur ce site : www.cirques-de-france.fr
Image provenant d’une campagne de l’association Code Animal
Rennes
le 12 février 2016
1. Carte mondiale de la législation concernant les cirques : http://www.cirques-de-france.fr/l%C3%A9gislation-sur-les-cirques-dans-le-monde
2. Carte française de la réglementation concernant les cirques : http://www.cirques-de-france.fr/les-communes-qui-agissent-en-faveur-des-animaux
3. Arrêté du 18 mars 2011 : https://www.legifrance.gouv.fr/
4. Article 515-14 du Code Civil